Mon plus beau but c’est une passe !

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Mon plus beau but c’est une passe !

Un curé prêche toujours pour sa paroisse mais on ne l’entend pas toujours.

Une entreprise est-elle une paroisse ?

J’interviens dans le domaine du conseil, de la formation, du coaching individuel et d’équipe. Thématique RH, management et efficacité pro. Cela depuis maintenant plus de 25 ans. Très précisément 26 ans si je m’en tiens à ma pure chronologie biographique.

Et je n’ai rien à voir avec l’église.

Qui écoute ?

L’oreille d’une personne s’ouvre à mesure que des mots et une attitude la touchent. Et ce qui la touche la fait agir mais on ne le sait pas vraiment puisqu’on ne voit pas forcément tous les jours cette personne.

Au fond toute personne qui parle pour accompagner et aider doit trouver ce tiercé : cœur, tête, corps.

J’ai eu des milliers d’oreilles pour une seule bouche, la mienne. Le nombre ne fait certes pas la qualité mais de ces milliers d’heures à écouter autant qu’à parler j’en retiens une chose : la satisfaction est de rendre meilleur – disons “efficient” pour être pro. Et de motiver. Mais je ne sais pas toujours si ça a marché. C’est la grande frustration de ce métier.

J’ai entendu plein de choses :

  • les victoires comme les échecs ;
  • les affirmations comme les questions ;
  • les certitudes comme les incompréhensions ;
  • les gros emmerdements comme les “kiefs” de milliers de personnes qu’elles soient chefs d’entreprise, DRH, managers, responsables de service, responsables qualité ou encore “simples” collaborateurs.

Ces acteurs des organisations professionnelles prêchent aussi pour leur paroisse. Mots d’importance justifiés par leur place dans un organigramme mais souvent par l’envie de dire ce qui leur semble juste.

Leur parole est libérée très souvent lorsqu’ils sortent du seul “territoire” professionnel.

On ne décrète pas une motivation, on la rencontre

Lorsque c’est cette motivation qui parle alors le consultant écoute l’intention. Il est un médium ! Il n’oublie pas les objectifs qui lui ont été donnés. Il doit les atteindre car ils sont contractualisés mais il décide de la manière. C’est son job.

L’entreprise qu’elle soit TPE, PME, publique ou privée, de prestations de services ou de pure industrie, l’organisation professionnelle et ses exigences de productivité change les femmes et les hommes qui y travaillent. Je le constate toujours.

C’est une transformation qui agit dès lors qu’on pousse la porte de l’entreprise.

On rentre en mode productif pour servir cette structure et on devient – plus ou moins – différent. C’est presque schizophrénique mais ce n’est pas aliénant. La fonction transforme.

Quelle sorte d’écoute ?

L’accompagnant extérieur qui intervient ponctuellement rentre dans cette transformation pour tel besoin exprimé.

Il peut dispenser son « savoir » en faisant défiler des slides de PowerPoint comme des perles de collier. Efficacité de l’instant. Et encore !

Il peut aussi écouter plus attentivement cette motivation des acteurs des entreprises, motivation multi-faces :

  • ce juste bonheur de travailler ou cette seule nécessité de travailler ;
  • de l’admiration pour les chefs ou de la défiance ;
  • de la satisfaction de faire ce pour quoi on est payé ou de la pure routine ;
  • un salaire suffisant ou trop peu motivant ;
  • des collègues appréciés ou indifférents ;
  • un N+1 présent ou invisible ;
  • des objectifs à atteindre dans son champ de compétences ou hors champ.

L’intervenant extérieur, dans son rôle d’accompagnateur éclairé, écoute une expression sur cette “surface” professionnelle dans laquelle les protagonistes sont plus ou moins heureux et où s’exprime leur talent.

La face cachée de la compétence

Le formateur-consultant intervient à priori pour un seul besoin : apporter des outils de meilleure productivité. C’est un “deal” assez basique.

Il y en a un second, contrat non signé mais sous-entendu : dépasser les outils et rendre la vie professionnelle plus facile et au fond être plus heureux.

Heureux au travail, épanoui au travail mais aussi chez soi ! on en parle beaucoup avec les RPS, le COVID, le télé-travail (y est-on plus heureux ?) les “changements” de toute sorte qui touchent tout le monde et dans sa manière d’être et de faire.

Travailler pour exprimer son talent et servir le talent des autres.

Ainsi devenir meilleur manager, meilleur rédacteur, meilleur médiateur, meilleur auditeur, meilleur orateur, meilleur gestionnaire, en somme une conscience professionnelle qui s’épanouit. Le consultant-formateur épanouit au maximum.

…et pour qui ?

A cela le demandeur de formation s’il est extérieur au groupe n’est pas en reste. C’est bien les fruits de cet épanouissement qu’il entend recueillir. Il n’est pas un demandeur passif au seul motif qu’il existe un besoin identifié dans la structure. C’est un récolteur pour alimenter le rendement de tous ces talents et les faire produire.

Le bienheureux c’est bien lui car il va constater l’épanouissement au quotidien.

C’est un “passeur” pour talents.

Et buuut !!!

La citation éclairante n’est ni philosophique, ni économique, ni politique ni pour Barack Obama ou Ghandi mais pour Eric Cantona : “Mon plus beau but c’était une passe” !

La formation, le conseil et le coaching sont des ressources mais aussi des leviers d’excellence, des « passes » données pour marquer. Des leviers sans doute plus riches que les seules ressources matérielles et de marchés : elles sont des ressources humaines non périssables.

Ces leviers misent sur le présent et l’avenir et ils sont une richesse inestimable à qui sait les actionner.

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