Forums › Management QSE › Discussions › La certification ISO 9001 a-t-elle les mêmes valeurs selon les cultures ?
- Ce sujet contient 15 réponses, 4 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Henri, le il y a 6 années et 3 mois.
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19 septembre 2018 à 11 h 06 min #10271
Bonjour à tous !
Pour ma soutenance de master 2, je dois répondre à une question type « philosophique » qui est : La certification ISO 9001 a-t-elle les mêmes valeurs selon les cultures ?
J’entends par là, avez vous eu des expériences de certification / mise en place d’ISO 9001 différente de celle que vous connaissez habituellement ? avez vous vu des interprétations différentes ?
ou au contraire, trouvez-vous que la norme a été écrite de manière à pouvoir être implanté dans chaque culture mondiale?
J’ai moi-même réalisé l’expérience d’un stage en qualité à Bangkok, et j’ai vu que la norme ISO 9001 n’était pas interprété de la même manière que j’ai pu voir en France
Exemple avec la gestion des risques
Je vous remercie pour vos retours !
Laura
19 septembre 2018 à 14 h 54 min #15980Hello !
Je ne sais pas quoi te répondre… mais :
– Tu as l’air de confondre certification ISO 9001 et modèle de SMQ ISO 9001.
– Pour moi la certification a la même « valeur » partout (sa valeur est celle d’un trompe-l’oeil plus ou moins accepté par son « lecteur »).
– Tu poses la question de la valeur de cette certification mais pour qui dans le contexte d’une entreprise donnée ?
A+
19 septembre 2018 à 16 h 55 min #15982En fait, je me demande : Peux-t-on attendre d’une entreprise international type Etats-Unis, Thailande ou Chine, si elle est certifiée ISO 9001, quelle est le même respect des exigences que nous avons par exemple en France?
Pouvons nous faire confiance a une entreprise rien que par sa certification ISO 9001?
19 septembre 2018 à 17 h 28 min #15983Bonjour,
De mon point de vue, une certification ne veut « rien » dire.
Je m’explique : il faut définir la finalité de la certification d’une entreprise, est ce qu’ils sont certifié juste pour avoir un marché ou des parts de marchés pour un temps donnée (un ou deux ans par exemple) ou est ce une volonté de mettre en place un SMQ?
Pour une certification, c’est la question essentielle à se poser.
Il n’y a pas le même respect des exigences dans chaque pays puisque nous avons tous une vision différente. Et ne serais ce qu’en France, pour un même secteur, elle n’est pas appliquée de la même manière.
Pour valider la certification d’une entreprise, si je me place en tant que client, il faut l’auditer et vérifier qu’elle a mis en place un SMI.
J’espère avoir été clair ^^
19 septembre 2018 à 18 h 28 min #15984Merci pour votre réponse,
Je pense qu’au-delà de la certification, je me pose la question plutôt pour une mise en place d’un SMQ.
Je suis une entreprise française voulant travailler avec un partenaire chinois (ou autre peu importe) qui me dit être ISO 9001.
La certification n’est donc pas un gage suffisant de confiance ? Il vaut mieux aller directement ce partenaire pour être sur qu’il correspond aux exigences voulues ?
19 septembre 2018 à 19 h 10 min #15987Bonsoir LAURATRFS,
Si vous avez un peu de patience, nous avons déposé quelques minutes de vidéo explicatives sur notre chaine YouTube : certification ISO 9001, est-ce utile ?
Sans déflorer ces explications : la certification ISO 9001 n’est plus (non pas « pas », mais « plus ») un gage de confiance pour de multiples raisons et cela est bien dommage.
Ce que j’en retire de mes expériences nationales et internationales tient à quelques constats :
– la norme est générique et est rédigée effectivement avec un langage interculturel : dans les accompagnements de grands groupes, ou de dispositifs s’en approchant, la culture n’a aucun impact sur le déploiement d’un système de management
– à quelques kilomètres de différence et au sein d’un même métier, avec les mêmes contextes : deux organismes peuvent déployer des démarches parfaitement différentes, aux finalités performantes, ou aux monstrueux résultats. Ce n’est pas une affaire de géographie
– le résultat ne dépend que, et rien que, de l’investissement et des moyens d’une direction et de la qualité du portage du changement culturel (interne)
Pour avoir « vu », en Chine, des déploiements de certifications : il y a comme en Europe ou sur d’autres continents d’excellentes pratiques de management de la qualité et des choses désastreuses. Mais en France : c’est exactement le même paysage.
20 septembre 2018 à 8 h 45 min #15988lauratrfs a déclaré
Merci pour votre réponse,Je pense qu’au-delà de la certification, je me pose la question plutôt pour une mise en place d’un SMQ.
Je suis une entreprise française voulant travailler avec un partenaire chinois (ou autre peu importe) qui me dit être ISO 9001.
La certification n’est donc pas un gage suffisant de confiance ? Il vaut mieux aller directement ce partenaire pour être sur qu’il correspond aux exigences voulues ?
Je rejoins Thaumasia sur ce qu’il a écrit précédemment et je dirai qu’à part aller auditer le partenaire pour vérifier sa conformité à la norme il n’y a pas vraiment d’autres choix.
La mise en place d’un SMQ (ou d’un SMI dans le meilleur des cas) sera un meilleur gage de respect des exigences de l’ISO 9001
20 septembre 2018 à 17 h 29 min #15990Hello !
Il semble qu’on soit tous bien d’accord sur une chose, si une entreprise est « certifiée ISO 9001 » cela ne présume que d’une chose : elle a déployé un SMQ basé sur le modèle ISO 9001. Une telle certification ne signifie rien de plus…
Pour ce qui est de savoir si son SMQ est performant, c-à-d si ses clients sont particulièrement satisfaits par les produits fournis ou les prestations assurées, c’est une toute autre histoire… et on en sait guère plus avancé qu’avec une entreprise non certifiée…
C’est pourquoi je disais que la signification d’une telle certification dépend de son « lecteur » : une certification ne vaut que ce que ce lecteur croit qu’elle vaut (quelque soit son pays).
A+
20 septembre 2018 à 17 h 40 min #15991Bonsoir Henri,
Je me permet de ne pas être d’accord avec toi. Si une entreprise déploie un SMQ, ça démontre une volonté d’essayer de pérenniser un SQ seulement, je reste persuader que certaines entreprises ne se font certifier que pour gagner des marchés et que le jour d’après toute notion de SM, SMQ ou SQ a disparu.
L’engagement et la volonté de la direction sont essentielles.
Pour le reste je suis d’accord avec toi ^^
20 septembre 2018 à 17 h 55 min #15993(suite)
Fabien l’objet de la discussion porte sur la valeur d’une certification ISO 9001 et non sur les motivations de la direction par rapport à cette certification, son engagement dans le SMQ, ou je ne sais quoi d’autre… Si tu lis les certificats ISO 9001 de 3 entreprises aux situations internes différentes ci-dessous* tu ne pourras absolument pas les distinguer !!!!! Et tu ne pourras pas plus leur comparer une entreprise dont le SMQ basé sur ISO 9001 est hyper performant bien qu’elle ait choisi de ne pas le faire certifier…
* la direction de la première a tenu à cette certification juste pour le logo « entreprise certifiée ISO 9001 » sur ses véhicules et ses prospectus, la directions de la seconde a voulu organisé et pérennisé avec succès une démarche de progrès Qualité et par dessus le marché la faire certifier, la troisième idem mais n’y arrive pas et sa Qualité est en plain marasme…
Et nous sommes donc d’accord tout à fait d’accord que bien des entreprises se font certifier ISO 9001 pour la galerie !
A+
20 septembre 2018 à 22 h 31 min #16001C’est toujours intéressant de voir s’appliquer les filtres et les projections diverses et variées.
Etre certifié ISO 9001 signifie qu’il a été reconnu par un tiers que les dispositions d’un système de management et leur mise en oeuvre répondent à un ensemble d’exigences, en conformité, en qualité et en performance.
En soit : cela est déjà un gage qu’un effort plus ou moins louable dont il sortira de toute manière quelques chose de positif a été entrepris. Mais il est vrai qu’il y a « certification » et « certification »…
La réelle démonstration d’une certification utile et efficace peut se mesurer :
– par l’interrogation de clients existants
– par la manière dont s’implique et dont communique une organisation en dehors de ses murs
– par les informations qui « sortent » de ses murs
– par la qualité mesurée de ses produits et prestations
et… pourquoi pas… par une évaluation in-situ (ou à distance. Il est des mots et des manières d’échanger qui ne trompent pas).
Il y a d’excellentes démarches qui conduisent une organisation à se dépasser et à apporter des réels avantages et, c’est ainsi, d’autres qui n’ont toujours rien compris et ne s’en sont donnés ni les moyens, ni l’intelligence.
Mais gardez-vous bien de généraliser et d’en conclure hâtivement que les certifications sont inutiles ou qu’elles ne dépendent que de ceux qui en tiennent compte. Ce serait comme, par exemple, de décréter que parce que l’on croise parfois des férus de sécurité qui n’ont jamais eu d’expérience positive en matière de qualité : qu’ils ont tous ces mêmes oeillères
21 septembre 2018 à 7 h 15 min #16005(suite)
Thaumasia, je te mets au défi de produire des certificats ISO 9001 réels attestant « que les dispositions d’un système de management et leur mise en oeuvre répondent à un ensemble d’exigences, en conformité, en qualité et en performance » ! C’est tout simplement faux… Ils n’attestent QUE de la conformité du SMQ de l’entreprise aux exigences de la norme ISO 9001 (et certainement pas de sa performance car il n’y a aucune exigence de performance dans ISO 9001).
Mais je suis d’accord c’est (indirectement) un gage (parlons plutôt de présomption) « q’un effort plus ou moins louable dont il sortira de toute manière quelques chose de positif a été entrepris« . Ce qui confirme aussi que le certificat ne renseigne pas sur les motivations réelles de la direction à propos de son SMQ et de sa recherche de certification.
Aussi nous sommes tout à fait d’accord quand tu dis « Mais il est vrai qu’il y a « certification » et « certification »…« . Et c’est bien tout le problème initial de Laura (la « valeur » d’une certification).
Je suis également d’accord avec les aspects que tu introduis par la phrase « La réelle démonstration d’une certification utile et efficace peut se mesurer » mais à un mot près : ce qu’on peut sonder de l’utilité et de l’efficacité du SMQ d’une entreprise n’est pas produit par sa certification mais par la mise ne oeuvre des exigences du modèle de SMQ ISO 9001…
Je ne peux donc à nouveau qu’être d’accord quand tu dis « il y a d’excellentes démarches qui… » et « d’autres qui n’ont toujours rien compris… » bien que ces deux cas d’entreprises soient toutes certifiées. Il en est de même des entreprises non certifiées d’ailleurs. Ca confirme l’alinéa précédent. Et il ne faut toujours pas confondre le SMQ et sa certification.
Ces commentaires sont d’ailleurs vrai pour n’importe quel domaine de SM (ils ne sont pas exclusifs des SMQ même pour ceux qui veulent manager le domaine X avec le modèle de SMZ).
A+
21 septembre 2018 à 7 h 40 min #16007Oui, c’est tout à fait vrai : il ne faut pas confondre le SMQ et sa certification.
Cependant, il demeure toujours cet objectif que la certification devrait représenter la capacité du SMQ à répondre, au delà des notions basiques et techniques d’une norme, à ses principes d’amélioration et de performance.
Il est clair que j’y crois autant que je suis amer de constater le gâchis actuel qui veut que certains conseils ne soient que de lamentables copier/coller dans intelligence et que certaines certifications soient attribuées par les organismes certificateurs en regard du poids économique représenté par le client.
Heureusement, bon nombre d’entreprises, de sociétés, d’organismes, ont su faire bien mieux que le simple « coupe de tampon » et,j pour eux : cette certification veut dire pas mal de choses…
21 septembre 2018 à 8 h 23 min #16008Henri a déclaré
(suite)Fabien l’objet de la discussion porte sur la valeur d’une certification ISO 9001 et non sur les motivations de la direction par rapport à cette certification, son engagement dans le SMQ, ou je ne sais quoi d’autre… Si tu lis les certificats ISO 9001 de 3 entreprises aux situations internes différentes ci-dessous* tu ne pourras absolument pas les distinguer !!!!! Et tu ne pourras pas plus leur comparer une entreprise dont le SMQ basé sur ISO 9001 est hyper performant bien qu’elle ait choisi de ne pas le faire certifier…
* la direction de la première a tenu à cette certification juste pour le logo « entreprise certifiée ISO 9001 » sur ses véhicules et ses prospectus, la directions de la seconde a voulu organisé et pérennisé avec succès une démarche de progrès Qualité et par dessus le marché la faire certifier, la troisième idem mais n’y arrive pas et sa Qualité est en plain marasme…
Et nous sommes donc d’accord tout à fait d’accord que bien des entreprises se font certifier ISO 9001 pour la galerie !
A+
Je vais peut être passer pour quelqu’un de borné, mais vos échanges entre Thaumasia et toi me conforte dans l’idée que la Direction d’une entreprise est le levier principal d’une certification car c’est elle qui défini la stratégie du groupe ou de l’entreprise et du coup la « validité » de cette certification.
J’ai fais parti d’un grand groupe mondial leader sur son marché et franchement pour avoir la certification il ne s’agit que d’avoir un nombre de 0 sur le chèque, c’est écœurant de voir son travail quotidien remis en question par des énarques incompétents.
Bref, je m’éloigne et pour répondre à la question de Laura la culture n’est pas la même il y a déjà beaucoup de facteurs influents au sein d’un même pays.
21 septembre 2018 à 9 h 08 min #16009Ce n’est pas faire preuve d’une pensée obtuse : effectivement, le premier levier entre tous est bien la Direction.
Qu’elle s’implique, qu’elle mette les moyens ou qu’elle désigne les « bonnes » personnes et fasse acte de management aux moments opportuns, elle est la première (non la seule) clé d’une démarche efficace et profitable… ou d’un fiasco.
Mais la responsabilité de la certification, ou plutôt l’irresponsabilité de l’accorder selon, parfois, la « longueur des 0 » n’est pas à imputer aux directions qui n’ont pas compris ce principe et n’en verront jamais les retours sur investissements. Non… elle est à porter au seul et unique crédit des organismes certificateurs qui, pour certains, ont parfaitement su scier la branche sur laquelle des enjeux (et pas qu’économiques) étaient posés.
Avec un minimum d’expérience, nous savons toutes et tous ce que peut apporter une démarche d’organisation de système de management (le terme qualité n’a que peu d’importance aujourd’hui). Mais, sans revenir sur ce qui a été exprimé en terme d’impact culturel, c’est toujours étonnant de se dire que les chiffres de la certification progressent de 7% dans le monde et reculent de 13%… en France… chaque année…
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