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- Ce sujet contient 8 réponses, 3 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Butsu18200, le il y a 4 années et 1 mois.
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22 octobre 2020 à 10 h 16 min #18943
Bonjour à tous,
J’ai une question par rapport aux remontées d’informations sur les presqu’accidents/accidents.
J’ai pour projet de lancer une nouvelle (je ne l’invente pas du moins) méthodologie d’analyse des risques au sein de ma structure. Celle-ci aura pour but de favoriser la remontée d’anomalie, on l’appellera donc le rapport d’anomalie. Cette méthode est, je sais, déjà utilisée par bon nombre de qualiticiens.
Je voudrais décomposer ça en :
1 – Une fiche ‘ Rapport anomalie ‘ avec comme identification de l’anomalie le ‘ Qui/Quoi/Où/Quand ‘ pour décrire les faits et personnes impliquées.
2- En paralèlle de cette fiche, j’ai établi une AMDEC sous excel ‘ Analyse des modes de défaillances, de leur effets et de leur criticité ‘ pour identifier les risques/anomalies et proposer un plan d’action pour la suite.
3- C’est à ce niveau la que je bloque : Il existe déjà un ‘ système ‘ pour remonter les anomalies mais qui ne marche pas vraiment actuellement. Ce qui coince c’est la remontée terrain. Les collaborateurs n’ont pas forcément le reflexe de faire cette démarche. Aujourd’hui nous avons une ‘ boite à idée ‘ qui leur permet de faire remonter des infos/incidents. Je pensais donc, pour leur rappeler de l’importance de la remontée d’infos, faire des interventions. Mais ce que je voudrais savoir, c’est quel moyen serait le plus efficace pour facilité cette remontée d’infos/accidents…
Dans l’attente de vos réponses et en vous remerciant d’avance.
Bien cordialement.
23 octobre 2020 à 11 h 12 min #18949Bonjour,
Les interventions régulières (points sécurité, tables rondes, informations, bilans…) en face à face, en « live », sont parmi les dispositions les plus efficaces pour créer un lien et une culture sécurité de fond. C’est une excellente approche.
Concernant l’efficacité des remontées d’informations, cela ne repose pas forcément sur l’efficacité du moyen en tant que tel (réunions, support d’anomalie, boite à idée…) mais, outre l’animation rappelée précédemment : cela dépend des résultats et de l’implication.
Ainsi, il peut être intéressant, dans votre contexte, d’identifier les raisons du peu de retour ou du peu d’utilisation des fiches d’anomalies ou équivalent :
– pas de temps pour cela ?… c’est à creuser. On a toujours le temps pour ce qui est utile et « rapporte » pour soi même. Aussi, s’il n’est pas fait de suivi, d’intégration des travailleurs (vocabulaire des référentiels de sécurité) aux réflexions et actions à planifier : il est normal que ce temps de signalement soit perçu comme un temps inutile ou peu efficace.
– à quoi cela sert ?… s’il n’est pas fait de retour d’information, de synthèse, de démonstration d’actions concrètes et de leurs effets sur le quotidien et la santé des travailleurs, ces approches passent plus pour des démarches « de la Direction » dans sa responsabilité que réellement orientées sur la santé.
– à quoi bon ?… la sécurité (tout autant que nombre de démarches) nécessite un investissement de la Direction c’est vrai, mais une considération par la Direction que cela entrainera probablement (ou certainement selon l’état de l’entreprise) des investissements en espèces sonnantes et trébuchantes : des budgets spécifiques. Aussi, si les actions (pas les « demandes », elles sont à analyser, à partager, à filtrer avant de décider si elles méritent actions) évidentes sont mises sous le tapis faute de budget ou de souhait d’investissement : « à quoi bon ? ».
– travailler c’est prendre des risques… cette phrase souvent entendue nécessite une lente et méthodique déconstruction d’une culture du travail et d’une culture du rapport cause / effet bien réelles. En cela : la formation, l’information, l’écoute et les exemples et l’exemplarité sont les meilleurs outils, mais ce sont de « longs » outils. Il existe même des perceptions de « avoir un accident du travail est la démonstration que l’on est pas un bon travailleur ».
Ainsi : il n’y a pas de recette miracle, mais un ensemble de recettes à combiner pour induire ce changement. Parce qu’il s’agit bien de cela : faire changer le comportement vis à vis de la sécurité.
23 octobre 2020 à 15 h 37 min #18952Bonjour thaumasia,
Pour le coup je vous remercie pour cette quantité d’information très utile et que j’exploiterai pour sûr !
Je mettrai ces conseils en application d’ici sous peu, et aussi les résultats en espérant qu’ils soient positifs, même si je n’en doutes absolument pas!
Bien cordialement,
24 octobre 2020 à 10 h 06 min #18953AnonymeHello !
Butsu, ton sujet est-il globalement « QSE » (cf la rubrique où tu l’as déposé ) ou vise-t-il plus particulièrement la Q (cf les « Qualiticiens ») ou la S&ST (cf les « accidents ») ? Vise-t-il vraiment la détermination d’une « nouvelle méthodologie d’analyse des risques » (de l’ordre du proactif) alors que tu dis ensuite bloquer sur la façon d’améliorer les « remontées d’anomalies » (à visée réactive) ?
Si c’est bien le dispositif de remontée d’anomalies qui pose problème (ce n’est pas une méthodologie d’analyse de risques) ça dépend beaucoup effectivement du sort réservé à ces remontées jusqu’alors dans ton entreprise en Q, S et/ou E visé, plus particulièrement du ressenti du personnel sur la prise en compte des signalements passés et surtout de leurs « retombées » sur le personnel. Quelle « expérience » le personnel a-t-il retenu du résultat de ces signalements ?
C’est peut-être par une analyse de ce passé qu’il faut commencer (d’ailleurs sa sensibilité peut être différente selon le domaine Q, S et/ou E), avant de penser à une solution technique (fiche d’anomalie », « AMDEC* », « boite à idée »…).
* De quoi as-tu fait une AMDEC ? (cet outil n’est pas particulièrement dédié à l’analyse d’1 « évènement »)
A+
26 octobre 2020 à 9 h 33 min #18963Bonjour henri,
Tout d’abord merci pour votre réponse,
Pour le coup j’avais plutot imaginé cela comme de la S&ST du fait de mon intervention sur ces anomalies qui seront pour moi des ‘ presqu’accidents ‘ ou accidents mais résolues grâce à des outils qualité…
D’où la création d’une AMDEC, l’outil me permettra de reporter toutes les anomalies dans un tableau pour évaluer leur criticité et donc intervenir sur le risque (le plus haut) en priorité pour le supprimer dans un premier temps, (cf principes générauux de prévention des risques).
Celui ci me permettra de définir sur le temps le nombre d’incidents par année/mois, sur quel processus ceux-ci apparaissent le plus souvent. Suite à ça établir un plan d’action (si possible) sur les différents incidents réccurents avec des objectifs SMART et suivre la progression au fil du temps.
Pour répondre à ton questionnement, je suis nouveau dans la structure et de ce que j’ai cru comprendre, la boite à idée était efficace au début, puis plus du tout du fait qu’il n’y avait pas de retours fait aux personnes remontant les infos donc c’est à ce niveau qu’il faut accorder de l’importance.
Selon vous la démarche a t’elle du sens ?
L’objectif pour moi ici, est de supprimer les presquaccidents incidents pour éviter les AT… (et presérver les collaborateurs et leurs conditions de travail)
Ps : (Ah oui, je suis un alternant en BAC+5 QSE, d’où peut-etre des erreurs de méthodo ou vocabulaire, je suis encore novice !)
Bien cordialement,
26 octobre 2020 à 11 h 39 min #18964AnonymeHello !
Butsu, ton problème initial étant la panne du système de « remontée d’anomalies » et comme tu as identifié que la perte d’efficacité de la « boîte à idées » (outil Q ?) venait du manque de retours au personnel (ce que j’avais subodoré, c’est très classique) tu sais de quel coté il faut tenter d’améliorer quelque chose…
QQ autres rebonds de ma part :
Ok donc tu vises surtout le champ de la S&ST (ne jamais oublier le deuxième S, celui de la santé…). Pas sûr que les « outils de la Qualité » soient toujours les plus pertinents dans ce domaine.
En matière de prévention des risques professionnels la voie de l’analyse (réactive) des AT (+ les presque-accidents comme on dit) ou des MP est tout de même assez réductrice, surtout si tu envisages une approche plus ou moins statistique de cette foutue « criticité » (j’espère que tu n’as pas assez d’AT ou presqu’AT pour une véritable approche statistique).
La voie primordiale est la voie de l’évaluation (proactive) des risques professionnels menée « a priori » et non « a posteriori » (c’est d’ailleurs une obligation réglementaire de base faisant partie des principes généraux de prévention que tu as évoqués). Néanmoins exploiter les AT-MP est évidement un complément intéressant dont il ne faut pas se priver en plus d’un vrai processus d’EvRP. Moralité perso : ce n’est pas les presqu’AT et AT qu’il faut chasser, ce sont les risques professionnels.
Tu parles à nouveau d’une AMDEC (au singulier) et je ne vois pas sur quoi tu la fais porter à propos de ta collection d’accidents. D’autant que cette méthode sert classiquement plutôt pour la conception de systèmes techniques plus ou moins complexes. D’où mon doute.
La méthode pertinente pour analyser un AT ce n’est pas l’AMDEC, ni Ishikawa, c’est celle de l’arbre des causes mise au point il y a déjà longtemps par l’INRS ( http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206163 ).
Que ce soit pour un dispositif S&ST réactif ou proactif, ta problématique de simples « remontées » et « retours » doit à mon avis être revue dans un cadre bien plus large et plus riche de véritables « consultations et participations » du personnel au sens des exigences de l’article 4.1 de la norme ISO 45001 (même si, et d’autant plus surtout si, ton entreprise ne vise pas la sacro-sainte « certification »).
Curiosités : dans ton tableau AMDEC Excel il pourrait y avoir de l’ordre de combien d’AT et presqu’accidents à exploiter sur une année ? Et de quelle nature pour les plus fréquents ? Quel est le domaine d’activité de to nentreprise ?
A+
26 octobre 2020 à 14 h 24 min #18965Merci pour votre retour très constructif,
C’est tout à fait ça, privilégier en amont la rémontée d’infos donc.
Très bien, pour ce qui est de l’évaluation ‘proactive’ des risques pro, on les retrouve dans le DUERP de notre structure, c’est pour cela que je voulais pousser l’analyse jusqu’aux presqu’accidents notamment grâce aux remontées terrain.
Je suppose que vous allez me dire de prendre garde à déjà chasser tous ces risques liés aux risques pro avant de m’attaquer aux AT? Pour le coup c’est que j’avais initialement prévu.
Ca marche pour l’arbre des causes, je vais me rapprocher de cet outil d’analyse de risques (je l’avais déjà abordé en formation, reste plus qu’a m’en souvenir )
Pour ce qui est du bilan d’AT, nous sommes sur une base d’environ une dizaine pour le moment, ils sont liés principalement aux ‘efforts physique’ et ‘malaise’ (je trouve ces termes assez génériques, peut etre qu’il faudrait que j’aille demander plus d’infos à ce sujet ? )
Pour le moment je n’ai actuellement aucune trace de presqu’accidents d’où ma volonté de les tracés au moins dans un premier temps…
Dans l’attente de vo(s)tre réponse(s)
Bien cordialement
26 octobre 2020 à 19 h 06 min #18966AnonymePS : que ce soit principalement pour l’EvRP (dont les résultas sont actualisés dans le DU) ou accessoirement pour l’analyse des AT c’est la manière dont le personnel est amené à participer et être consulté qui est importante afin que les « retombées » de ces processus lui soit un minimum favorable. Sinon une nouvelle boîte à idées ne se remplira pas plus que la précédente.
Pour l’arbre des causes, révise cet outil avec le lien que je t’ai déjà indiqué (et tu en trouveras des présentations aussi chez certaines CARSAT).
27 octobre 2020 à 9 h 04 min #18968Pas de soucis, je vais faire au mieux de ce cas là.
Merci pour le lien, je vais checker ça
Merci pour vos retours et à bientôt sur le forum
Bien cordialement
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