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- This topic has 17 replies, 4 voices, and was last updated 6 years, 7 months ago by Henri.
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30 juin 2017 at 1 h 46 min #9814
Bonjour,
est il possible de m’indiquer comment concrétiser cette exigence sur le terrain , s’agit il de la Responsabilité sociétale des entreprises ?
7.1.4 Environnement pour la mise en œuvre des processus
L’organisme doit déterminer, fournir et maintenir l’environnement nécessaire à la mise en œuvre de ses processus et à l’obtention de la conformité des produits et des services.
NOTE Un environnement approprié peut être une combinaison d’aspects humains et physiques, tels que:
a) sociaux (par exemple non discriminatoire, calme, non conflictuel);
b) psychologiques (par exemple réduction du stress, prévention du «burnout», protection affective);
c) physiques (par exemple température, chaleur, humidité, lumière, circulation d’air, hygiène, bruit).
Ces aspects peuvent varier considérablement selon les produits et services fournis
8 avril 2018 at 10 h 36 min #15025Bonjour Yasmine,
As-tu pu avoir des retours sur ta problématique soulevée ?
Car je me pose la même question et les avis ne sont pas encore tous alignés, les retours d’expérience pour le passage à la version 2015 étant toujours en cours.
Selon moi (et question également traitée sur Qualileo.org ISO 9001:2015 : vers un SMI), il faudrait au minimum que la gestion du Document Unique s’interface avec le SMQ, au moins pour évaluer le contexte et les risques associés, au mieux pour définir les rôles, le suivi des indicateurs et les décisions de manière centralisée par le Management (type tableau de bord prospectif cohérent sur tous ces aspects) lors des revues de Direction.
Cette question est également liée à ce sujet ENVIRONNEMENT POUR LA MISE EN OEUVRE DES PROCESSUS
J’espère également recevoir des avis complémentaires, car les expériences peuvent être très différentes selon le secteur d’activité des entreprises (production, service, contraintes SST fortes ou non…)
Au plaisir de vous lire
Vincent
8 avril 2018 at 17 h 35 min #15028Bonjour,
Sur le principe, si vous ne disposiez pas d’un environnement “globalement” adapté à la mise en oeuvre de vos processus : vous vous poseriez actuellement bien d’autres questions que de savoir si vous souhaitez répondre aux exigences de la norme ISO 9001:2015.
Pour faire simple : si vos prestations, produits, nécessitent un environnement particulier, assurez vous de disposer de cet environnement (il serait étonnant, à moins de créer de toute pièce une nouvelle société tout en parcourant les exigences de la norme, que cela ne soit déjà pas le cas). Aussi, ce questionnement peut être le moment pour refaire un point “vue de loin” de ce qui peut éventuellement être encore réfléchi à ce sujet.
Les exemples proposés par la norme ne sont que des exemples (les notes ne sont pas applicables). Autres exemples : disposer d’une salle blanche pour des opérations de laboratoires, d’une endroit disposant d’un environnement dont l’hygrométrie est assurée pour votre processus, d’un environnement “calme” si vous recevez des clients / usagers de vos prestations…
Il est très rare que la question se pose, par un auditeur, de la manière suivante : “est-ce que l’environnement nécessaire…” mais, éventuellement, il peut être constaté, par le regard extérieur apporté par l’auditeur, que des corrections ou améliorations puissent être faites. Mais en tout état de cause : si vous ne disposez pas déjà aujourd’hui d’un environnement approprié, cela devrait se traduire par des soucis sur vos prestations / produits…
8 avril 2018 at 23 h 20 min #15030Merci pour cette réponse. Et cela met justement le doigt sur ce qui m’interpelle dans cette évolution.
Car effectivement, si l’on ne considère que ” l’environnement ” permettant la bonne réalisation du produit, il n’y a rien de nouveau. Cet aspect est couvert par le chapitre §8.5.1 Maitrise de la production et de la prestation de service, point d) ” l’utilisation et la maitrise de l’infrastructure et de l’environnement de processus approprié “, et déjà dans la 2008 §7.5.1.
Par contre, la 2008 adressait ” l’environnement de travail ” (§6.4), en précisant qu’il se rapportait entre autres “aux conditions physiques, environnementales…” Avec l’évolution 2015, qui renforce la gestion des risques et les attentes des parties intéressées, on peut supposer que la note ajoutée sur cette exigences permette d’orienter l’application dans cette direction.
Ainsi, afin de garantir un système de management ‘global’, il me parait peu cohérent de ne pas relier le Document Unique, et le programme de prévention, associé avec l’analyse du contexte et éventuellement des indicateurs clé selon les observations.
Ceci permet alors de:
– démontrer l’engagement de la Direction à satisfaire les exigences règlementaires, dont le Document Unique fait parti
– apporter une vision et une approche globale de la gestion des risques au sein de l’entreprise, au moins sur les méthodologies appliquées, la prise des décisions stratégiques et le partage des résultats obtenus
– élargir l’approche ‘satisfaction client’ des versions précédentes en visant la ‘performance globale’On trouve alors avec cette compréhension, un modèle de management qui s’inspire des ‘Balanced ScoreCard’ (ou tableaux de bord prospectifs), qui fonde le pilotage de l’organisation sur un équilibre entre les mesures de résultats ‘globaux’ et les facteurs requis pour les atteindre que sont notamment les processus et le personnel (également le cas pour l’EFQM)
Bien entendu, étant donné que la 2015 insiste également sur ” l’amélioration continue “, les attentes sur cette exigences ne seront pas les mêmes selon les capacités de l’entreprise.
9 avril 2018 at 8 h 11 min #15031Hello !
Attention Vincent à ne pas mélanger les notions ou les finalités des exigences de la norme ISO 9001 avec d’autres ou en inventer.
Je suis d’accord avec toi en ne considérant “que l’environnement permettant la bonne réalisation du produit”, “il n’y a rien de nouveau”. La finalité de l’article 7.1.4 n’est pas la prévention de la sécurité et de la santé des travailleurs, mais les conditions contextuelles de réalisation des processus dans la mesure où elles peuvent impacter la conformité des produits et des services destinés aux clients. Il n’y a pas lieu de supposer que la note en question induise une vision SMS&ST si j’ose dire, même les illustrations données doivent être vues seulement en perspective de la conformité des produits.
De même dans cet article 7.1.4 il n’est pas question d’identification des exigences légales ou de risques. Et de toute façon quand il en est question dans d’autres articles ISO 9001 ces exigences ou ces risques relatifs au SMQ et à la satisfactions des clients via les produits non d’un autre domaine de management de l’entreprise. Ou alors, par exemple en matière de réglementation, il faudrait peigner tous les codes de notre réglementation française, on n’en sortirait plus ! Le document unique du code du travail ne serait qu’une goutte d’eau dans l’océan réglementaire (et le code du travail un étang), le considérer ne démontre pas “l’engagement de la Direction à satisfaire les exigences règlementaires”… il ne finalise absolument pas une approche globale de la gestion des risques au sein de l’entreprise… ni l’approche “satisfaction client” en visant une “performance globale”, ne serait-ce que par ce que tu ne dis rien des autres exigences S&ST, Environnementales, etc…
Je ne vois pas non plus pourquoi il s’agirait (avec ISO 9001) de garantir un système de management “global” comme tu dis… Si tel est ton souhait alors il te faut monter un méga SMI sur la base d’au moins une demi-douzaine de normes de SM, ou au moins sur la base de l’ISO 26000 !
A+
9 avril 2018 at 8 h 20 min #15032Tout à fait VincentL,
Dans une interprétation “utile” de la norme, c’est à dire : dans l’intention de s’en servir plutôt que d’imaginer que chaque exigence représente une contrainte dont il est nécessaire d’en tracer les limites, le document unique trouve tout à fait sa place dans le mesure ou il est l’un des aspects d’un environnement approprié.
Afin de réaliser les prestations et les produits, il est “souvent” nécessaire d’y associer des ressources techniques et humaines. Aussi, un environnement approprié en terme de sécurité assure la bonne mise à disposition et l’intégrité physique (psychologique s’il le faut) des ressources humaines.
Et, effectivement, l’appréhension et la gestion des risques peu rebondir à de multiples niveaux du système de management et c’est ce qui en fait l’intérêt : quels risques liés à l’environnement de travail peuvent-ils mettre en cause la capacité à réalisation les prestations produits ? par exemple…
Dès lors, comme vous le faites, que l’interprétation des exigences de la norme se veut “globale” et éclairée : les démarches en deviennent cohérentes, agréables et fédératrices. Si certification il y a : ce n’est alors qu’un évènement parmi tant d’autres dans le cycle de vie du système de management.
9 avril 2018 at 9 h 26 min #15035(suite)
Thaumasia, en regard de l’article 7.1.4 ISO 9001 il est tout à fait pertinent de se poser la question que tu formules “quels risques liés à l’environnement de travail peuvent-ils mettre en cause la capacité à réaliser les services ou produits ?” mais il n’est pas pertinent d’identifier l’exigence R4121-1 du code du travail visant les risques S&ST pour les travailleurs. Toutes les conditions de travail n’impactent pas la conformité du produit ou service ; toutes les conditions de réalisation du produit ou service n’impactent pas la S&ST du personnel.
L’intérêt de se servir d’une norme d’application volontaire c’est de progresser dans le domaine qui est le sien (pourquoi envisager que ce soit des contraintes ?). Relire le point 0.4 de l’introduction ISO 9001 dont : “La présente Norme internationale ne comporte pas d’exigences spécifiques à d’autres systèmes demanagement, tels que le management environnemental, le management de la santé et de la sécurité autravail ou la gestion financière”. A trop vouloir dépasser cette norme ou une autre on invente des SM personnels dont il est difficile de discuter l’application faute de référentiel commun.
NB : Thaumasia, je ne comprends pas que d’une part tu pousses à extrapoler les exigences du référentiel ISO 9001, voire à en inventer, et qu’à coté de ça tu aies répondu spontanément à Vincent “Sur le principe, si vous ne disposiez pas d’un environnement “globalement” adapté à la mise en oeuvre de vos processus : vous vous poseriez actuellement bien d’autres questions que de savoir si vous souhaitez répondre aux exigences de la norme ISO 9001:2015″. Si on a choisi de se servir d’un tel référentiel c’est forcément en passant en revue ses exigences… en se posant des questions sur leur mise en oeuvre chez nous !
A+
9 avril 2018 at 12 h 07 min #15036Oui Henri, je sais que vous ne comprenez pas ce que vous nommez “pousser et extrapoler” les exigences et que nous appelons, nous : “déployer utilement et avec bon sens un système de management permettant d’apporter bien plus à une entreprise que la simple certification sans penser que les exigences et les audits sont des batailles”… pour résumer simplement.
Nous avons déjà beaucoup échangé sur cet exact sujet, et je ne cherche pas à vous convaincre .
Chacun sa vision…
9 avril 2018 at 12 h 48 min #15037Merci Henri et ‘Thaumasia’ pour vos échanges, car c’est justement avec ces avis différents que l’on arrive à mieux comprendre les différents cas d’application.
Il y a déjà des points qui convergent:
– la norme ISO 9001 ne demande pas à mettre en place un Système SST
– l’exigence 7.1.4 doit être considérée avec l’analyse d’impact sur la Qualité des Produits et ServicesLes points restant flous concernent l’analyse de ce ‘degré d’impact’, et c’est pour cela selon moi que la version 2015 a renforcé l’analyse du contexte et des risques en lien avec la stratégie de l’entreprise.
Dans la 9002:2016, qui définit les lignes directrices pour l’application de la 9001:2015 (dans laquelle d’ailleurs, je ne retrouve pas tout à fait la même philosophie de la ‘performance globale’…), “il convient” d’étudier les facteurs influents pour déterminer les ‘exigences’ de ces environnements appropriés. Et, avec le 6e principe de Management de la Qualité, sur lesquels la norme est fondée, “Prise de décision fondée sur des preuves”, toute source existante ne peut pas être écartée.
Ainsi, sans par ‘défaut’ lier le DU avec le SMQ, il est ‘trivial’ de reprendre les éléments du DU, qui a justement effectué cette analyse de poste et de situation de travail, afin d’extraire les effets qui pourraient impacter la qualité des produits ou des services. Ceci afin de ne pas refaire ce qui est déjà initié et surtout de garder la cohérence ‘globale’.
En effet, si je disais qu’il fallait faire des liens, cela ne dit pas qu’il faut utiliser toutes les normes de chaque domaine.
Mais c’est l’analyse des risques qui pourra éventuellement orienter vers telle ou telle norme à déployer si besoin afin de mieux maitriser ces risques.
Et c’est bien ce que recherche l’évolution 2015: garantir une cohérence globale entre les différentes normes SM, car au final, dans l’organisation, il n’y a qu’un seul SM, c’est l’organisation elle-même.
Les versions précédentes avaient induit ce biais de la représentation du SMQ (modèle de processus, procédures décrites…), qui n’est qu’une représentation partielle du SM réel (cf. théorie des modèles), et a généré l’effet miroir inverse: on a voulu découper l’organisation selon ces ‘représentations’ différentes.
“ce n’est pas parce que je décris un cube par les 3 carrés que je vois, que je n’ai pas conservé les 6 faces de mon cube”
C’est un peu ce que j’ai compris de la volonté de l’IOS 9001:2015.
Et vous ?
9 avril 2018 at 15 h 20 min #15040(suite)
Merci pour l’échange Vincent.
Nous sommes OK sur tes deux points de convergence. Et je le suis aussi si tu dis que pour déterminer, fournir et maintenir l’environnement nécessaire aux processus et à la conformité des produits et des services (c’est l’unique exigence 7.1.4 !) tu ne souhaites “écarter aucune source (d’infos ?) existante“, ce serait en effet stupide. Mais cet article 7.1.4 ne justifie pas pour autant “d’interfacer la gestion du Document Unique avec le SMQ” comme tu l’as évoqué ou que l’exigence réglementaire* “DU” soit à identifier pour un SMQ au titre de l’article 8.2.2 de l’ISO 9001.
* Cette exigence réglementaire ou bien d’autres (pas seulement dans le code du travail et d’autres). Mais certaines exigences de divers codes portent typiquement sur la fourniture de biens ou de services et relèvent alors de plein droit d’un SMQ ISO 9001).
Je suis bien moins d’accord quand tu dis “c’est bien ce que recherche l’évolution 2015: garantir une cohérence globale entre les différentes normes SM“. Car par ce millésime tu as l’air d’attribuer cette recherche de cohérence à l’ISO 9001, ce qui est faux : cette norme de SMQ n’a pas vocation à garantir la moindre cohérence entre les diverses autres normes de SM (elle ne s’occupe pas des autres domaines de management comme je l’ai déjà rappelé en évoquant le point 0,4 de la norme). Cette perspective de cohérence est portée par la structure “HLS” dont l’ISO s’est doté pour ses révisions de normes de SM. Au fond si qq’un veut “découper l’organisation selon différentes facettes” je dirais que c’est l’ISO, en multipliant ses normes de SM…
Je partage complètement ton commentaire “il n’y a qu’un seul SM, c’est l’organisation elle-même“, mais ce SM unique n’est pas le SMQ car comme tu le dis très bien “le SMQ n’est qu’une représentation partielle du SM réel“. Idem en ce qui concerne un SME ou un SMS&ST, et tout autant une approche sociale ISO 26001 qui couvre peu ou prou 3 faces du SM général.
Et pour revenir aux éventuelles tentatives de faire gérer par un SMQ d’autres domaines que la Qualité je complète ta formule “ce n’est pas parce que je décris un cube par les 3 carrés que je vois, que je n’ai pas conservé les 6 faces de mon cube” par cette autre : “ce n’est pas parce que j’ai fait un 2 avec un dé que, voyant le 3 sur une autre face, je peux prétendre avoir fait un 5”
A+
NB complémentaire : le terme de “risques” est nouvellement introduite dans le monde de la Qualité mais ça ne légitime pas qu’un SMQ se préoccupe de “tous” les risques. Quand on parle de “risques” il faudrait systématiquement dire pour qui ou pour quoi… afin que nos propos soient compréhensibles et pertinents. Ainsi les risques pour un SMQ (ceux qu’il faut identifier et auxquels il faut faire face en application volontaire de l’ISO 9001) ne sont absolument pas les risques professionnels du personnel qu’on consigne dans un document unique en amont de leur prévention en application obligatoire du SMS&ST du code du travail, ni ceux pour l’environnement considérés dans un dossier d’ICPE, ni ceux d’intrusion physique ou de piratage informatique, etc… Du coup ce n’est pas par ce que la notion de “risques” est apparue dans la norme ISO 9001 que tous les “risques” relèvent d’un SMQ !
9 avril 2018 at 22 h 34 min #15042Merci Henri, on va réussir à trouver les éléments de compréhension qui ne semblent pas si éloignés les uns des autres.
Quand je dis “c’est bien ce que recherche l’évolution 2015: garantir une cohérence globale entre les différentes normes SM“, je ne dis pas que la version 2015 vise cela, mais que cette évolution, qui a impacté d’autres normes le vise. C’est ce que tu expliques avec la structure “HLS”.
Je crois que le problème de fond est l’éternelle ‘dilemme’ sur la définition de la ‘Qualité’ et sur le périmètre des ‘parties intéressées’ qui doivent déterminer les exigences de ce SMQ.
Il faut se rappeler les origines de l’EFQM, qui parle également de ‘Quality Management’, mais qui va au delà du périmètre de la Qualité des produits et des services.
Sans parler de l’historique MFQ national, migré en AFQP, associant la Performance à la Qualité pour lever toute ambiguïté.
Il a été, en tout cas jusqu’à la version 2008, beaucoup reproché à l’ISO 9001 de ne pas favoriser la performance des entreprises, mais de se focaliser sur la performance des produits/services et des processus qui les génèrent. C’est justement ce qui a amené les grands industriels de l’époque à construire l’EFQM, estimant que l’ISO 9001 ne répondaient pas à leurs enjeux de management qualité ‘globale’ (ou ‘Totale’ pour citer les modèles de référence)
La version 2015 introduit cette performance ‘globale’, ou performance de l’organisme, à satisfaire les attentes au sens large. On y comprend ici, la ‘Qualité’ au sens large, comme celle définie par l’EFQM.
Maintenant, je ne cherche pas à dire qu’une norme est plus importante qu’une autre, j’essaie de mieux comprendre les intensions de l’ISO dans cette évolution. Si l’on considère que l’ISO 9001 est la norme la plus certifiée dans le monde (https://www.iso.org/the-iso-survey.html), on peut comprendre que si l’on souhaite faire évoluer les modèles de management, c’est effectivement un bon levier.
Ainsi, à partir du moment où l’organisation effectue son analyse de contexte comme demandé, les ‘attentes’ spécifiques seront ensuite adressées par les domaines concernés.
Il n’est donc pas question de faire gérer par le SMQ tous les autres domaines, mais le SMQ doit garantir que le management se pose les bonnes questions et met en place un système de management approprié.
Est-ce que cette reformulation pourrait trouver un avis partagé ?
Mais je crois qu’il est plus facile de discuter de vive voix, car on est sur des interprétations très délicates et difficiles à retranscrire.
Je participerai à un atelier de l’AFNOR sur Toulouse le 27 avril, pour justement échanger sur ces questions de SMI vers plus de performance. J’espère pouvoir recueillir plus d’éclaircissement sur ces interprétations.
10 avril 2018 at 8 h 19 min #15044(suite suivante)
En effet Vincent “discuter” par télépathie asynchrone et claviers interposés n’est pas toujours très commode…
Qu’il y ait eu diverses tentatives de Qualité “totalitaire” ici ou là n’est pas l’option de la norme ISO 9001, ni de la structure HLS. Je ne vois pas dans l’évolution de l’ISO 9001 la “performance globale, ou performance de l’organisme, à satisfaire les attentes au sens large” que toi tu y vois (tu pourras m’éclairer à l’occasion). Par contre je vois qu’à travers la “qualité” des produits et services qu’une entreprise procure à ses clients selon leurs exigences elle tend à mieux prendre en compte certaines attentes périphériques choisies dans l’intérêt de ces produits et services.
Ta phrase “Si l’on considère que l’ISO 9001 est la norme la plus certifiée dans le monde… on peut comprendre que si l’on souhaite faire évoluer les modèles de management, c’est effectivement un bon levier” tend, à l’encontre de ton image d’un cube, à considérer que ISO 9001 couvre plus que la face Qualité du management d’une entreprise… Tu aurais dû dire : “… on peut comprendre que si l’on souhaite faire évoluer notre mode de management de la qualité, c’est effectivement un bon levier”.
Tu peux dire exactement la même chose d’autres normes ISO de SM (14001, 45001…) qui sont ou seront championnes de certification dans leurs domaines de compétence respectifs : ce sont de bons leviers pour améliorer nos modes de management de l’environnement et de la sécurité & santé au travail. Désolé mais ISO 9001 n’est pas un levier pour améliorer nos management de ces domaines…
Si tu ne précises pas que tu parles de Qualité tu prends une posture de Qualticien “impérialiste” si j’ose dire contredisant à nouveau ton image du cube avec ta phrase “le SMQ doit garantir que le management se pose les bonnes questions et met en place un SM approprié” … Il faut donc “équilibrer” les termes de cette phrase un peu comme on équilibre une réaction de chimie et dire : “le SMQ doit garantir que le management se pose les bonnes questions et met en place un SMQ approprié“.
A nouveau on peut dire aussi (pléonasme pour pléonasme) : le SMQ doit garantir que la direction se pose les bonnes questions et met en place un SMQ approprié – le SME doit garantir que la direction se pose les bonnes questions et met en place un SME approprié – le SMS&ST doit garantir que la direction se pose les bonnes questions et met en place un SMS&ST approprié, etc… et le SMI doit garantir que la direction se pose les bonnes questions et met en place un SMI approprié – le SM doit garantir que la direction se pose les bonnes questions et met en place un SM approprié…
Par contre envisager la notion de SMI* pour tendre à une performance globale me semble tout à fait acceptable. Dans ce cadre on considère alors plusieurs faces du cube de manière équilibrée au lieu de faire déborder une des faces sur les autres… Mais dans un atelier AFNOR, si les Qualiticiens sont majoritaires, je crains qu’il y ait plus de “débordement” que “d’intégration” du moins c’est ce que j’ai pu constater durant mon parcours professionnel. Pour autant le conseil d’administration d’une entreprise n’est pas la revue de direction SMQ.
* A ma connaissance ISO ne travaille pas sur un “modèle de SMI” mais multiplie plutôt les modèles de SM particuliers. Ce qui a au moins l’intérêt bien compris de developper le marché des certifications…
Au plaisir Vincent.
10 avril 2018 at 22 h 13 min #15045Merci Henri pour ton temps.
Car effectivement, en poussant la réflexion dans ses retranchements, on doit aller chercher des éléments factuels pour vérifier nos compréhensions, et ainsi les faire évoluer avec nos relectures.
En essayant de répondre à ta question “performance globale, ou performance de l’organisme, à satisfaire les attentes au sens large” que toi tu y vois (tu pourras m’éclairer à l’occasion)“, j’ai effectivement compris que la 9001, bien qu’elle avait intégré le terme ‘global’ entre 2008 et 20015, portait une intension de la famille ISO 9000, mais pas une exigence de conformité à la 9001.
Cette compréhension de ma part était donc sur l’ensemble de la famille 9000 mais pas sur les exigences 9001.
Pour plus de détail: https://www.iso.org/news/Ref2187.htm
“While ISO 9001 focuses on providing confidence in the organization’s ability to produce consistent, conforming products and services, ISO 9004 aims to provide confidence in the organization itself and its long-term sustained success. It will help organizations identify and balance the needs and expectations of their customers with those of other interested parties in a complex, demanding and ever-changing business environment.”
Cette performance globale n’est donc pas exigée par la 9001, mais elle peut être favorisée par une utilisation de la famille ISO 9000, s’adressant aux ‘managers à tous les niveaux’, et pas seulement aux responsables Qualité.
Petite précision aussi afin de lever toute interprétation sur ma position pouvant te paraitre ‘totalitaire’ sur le sujet de la qualité: je ne suis ni consultant, ni responsable qualité, mais simple opérationnel ayant travaillé essentiellement au sein de 2 grandes entreprises avec des applications différentes des modèles qualité.
Je ne suis donc nullement parti-pris pour telle ou telle norme, mais cherche des solutions pour des systèmes de management plus performants…
Au plaisir également.
11 avril 2018 at 9 h 34 min #15048Hello !
Remarque / ton second alinéa : il me semble qu’il y a un petit bug car tu y écris que “la 9001… ne portait pas d’exigence de conformité à la 9001” ?
Vincent, que dans ses commentaires périphériques aux exigences ISO 9001 disent qu’elle contribuer aux performances globales de l’entreprise ne signifie pas que dans ses exigences couvrent l’ensemble des domaines de management d’une entreprise (traités par d’autres normes ISO). Je rappelle que c’est d’ailleurs explicite dans cet alinéa de son point “0.4 Relation avec les autres normes de système de management” : “La présente Norme internationale ne comporte pas d’exigences spécifiques à d’autres systèmes demanagement, tels que le management environnemental, le management de la santé et de la sécurité autravail ou la gestion financière“. ISO 9001 n’est pas un modèle de management “global” de l’entreprise.
Il en est de même de l’ISO 9004, dans cet alinéa du lien que tu m’as fourni à son propos : “La norme fournit un cadre basé sur une approche de gestion de la qualité, au sein de laquelle une organisation peut atteindre un succès continu en identifiant ses forces et ses faiblesses, et les opportunités d’amélioration ou de changement. Il offre des conseils pour améliorer la qualité globale d’une organisation en améliorant son niveau de maturité, notamment en termes de stratégie, de leadership, de ressources et de processus“. Un peu plus loin ton propre extrait ne sous-entend pas plus que ISO 9004 couvriraient l’ensemble des domaines de management d’une entreprise (traités par d’autres normes ISO).
Rebonds sur une de tes dernières phrases “Cette performance globale n’est donc pas exigée par la 9001, mais elle peut être favorisée par une utilisation de la famille ISO 9000, s’adressant aux ‘managers à tous les niveaux’, et pas seulement aux responsables Qualité” :
– Globale ou pas les normes ISO de système de management n’ont aucune exigence de performance.
– Ces normes s’adressent essentiellement aux “directions”, lesquelles développent des SM touchant tout leur personnel.
– Elles ne s’adressent pas aux responsables Qualité, car elles n’en exigent pas, elles n’en évoquent même pas ! Pas plus que qu’ISO 14001 ou ISO 45001 ne mentionne respectivement un responsable Envt ou S&ST… (NB : par contre le droit du travail français exige un fonctionnel prévention S&ST).
Pour ce qui est d’identifier des solutions pour des systèmes de management plus performants, elles (les solutions et les performances) sont à trouver chez toi ou chez tes voisins à partir des principes et concepts des différentes modèles de normes ISO de divers domaines de management qui convergent tous, d’autant plus avec la généralisation de leur structure HLS…
A+
11 avril 2018 at 14 h 41 min #15049Non, ce n’est pas un bug, mais une formulation pas très claire.
Je voulais dire que cette notion de “performance globale” était une intension portée par l’évolution 2015 de la famille ISO 9000, mais n’était pas un élément d’exigence dans la 9001. Ceci n’engendre donc pas de vérification de conformité à cette intension de ‘performance globale’ dans le cadre d’une certification ISO 9001.
On est donc d’accord sur le fait que ce n’est pas une exigence pour obtenir une certification 9001.
Je t’encourage par contre à lire la 9004:2018 si tu peux l’obtenir, car son contenu est très explicite quant à sa volonté d’adresser les objectifs stratégiques des organisations au delà de la qualité des produits et services.
Et donc nous sommes également d’accord sur le fait que les normes actuelles n’ont pas d’exigences de performance, mais que la 9004 fournit des éléments permettant de l’atteindre sans être une exigence, car non certifiable. Et nul besoin de certifier une performance, car les résultats observables le suffisent. Par contre, se comparer avec des pratiques performantes comme le recommandent l’ISO 9004 et l’EFQM entre autres, sont des éléments faisant parti du périmètre de certains responsable qualité, qui ne se limitent pas à la certification 9001.
Bonne fin de journée
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