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1 octobre 2018 à 14 h 32 min #16068
Effectivement Delphine, cela peut expliquer un certain recul.
Simplement, je me dis (à tort peut-être) que les démarches QSE doivent évoluer de manière proportionnelles aux certifications (et que d’autres pays doivent certainement être sujets aux mêmes impacts de regroupements, choix stratégiques, reconnaissances nationales…).
Et les chiffres laissent quand même songeur chez les 4 premiers pays en termes de certification ISO 9001 pour l’année 2017 : Chine +20%, Italie +13%, Japon +5%, Allemagne +25% alors qu’en 9ème position, nous trouvons : France -16%…
Cela n’est pas annonciateur d’une embellie pour nos professions
1 octobre 2018 à 15 h 17 min #16069Ça ne reste qu’une analyse biaisée de ma propre expérience.
Il faut voir aussi qu’en France, peut être plus qu’ailleurs, nous sommes déjà bien chargés en terme de réglementation, alors la motivation des entreprises à ajouter encore une couche volontairement peut être freinée (bien qu’en toute logique une démarche QSE n’ajoute pas de couche si elle est correctement menée), alors qu’un référentiel métier peut être un véritable atout concurrentiel (ça dépend évidemment desquels) voire une obligation pour certains marchés.
En revanche, je suis beaucoup moins pessimiste que toi, je pense que les besoins des entreprises évoluent et que c’est à nous de faire évoluer nos métiers avec ça. Reste aux Qualiticiens, Préventeurs et autres QSE de bien se tenir informés pour suivre le mouvement.
1 octobre 2018 à 15 h 27 min #16070Je ne suis pas forcément pessimiste…
Je demeure persuadé qu’il n’y aura pas d’embellie (pour des raisons macro-économiques surtout) en Europe et je te rejoins entièrement sur la nécessité de faire évoluer nos métiers. Mais moins sur la capacité d’une génération de QSE-iens à être capable de la saisir.
La majorité des choix, projets et orientations que nous instruisons actuellement « chez nous » est en complète rupture avec ce que nous envisagions encore il y a 10 ans. La chaîne YouTube n’est qu’un des hauts de ces icebergs et témoigne d’un changement de paradigme dans la « vente » du savoir…
Rendez-vous… dans 10 ans ?
1 octobre 2018 à 16 h 34 min #16071On dérive complètement du sujet initial, mais je trouve la conversation intéressante.
Tu voyais plutôt quelle évolution y’a 10 ans ? Et aujourd’hui ?
3 octobre 2018 à 7 h 16 min #16077On est même totalement hors sujet, mais sur des voies passionnantes !
Il y a 10 ans (c’est à dire « hier » et il y a très longtemps) je voyais, nous voyions à plusieurs, le mot « qualité » disparaître. Prétexte qu’il était devenu pour aborder les éléments essentiels d’un système de management et engager des réflexions et des dispositions allant bien au-delà de ce seul concept. Une approche « qualité » permettait à des Directions de s’offrir le temps de réflexions bien plus profondes dans un cadre, certes pouvant être limitant, mais déjà ouvert sur de nombreuses composantes d’une entreprise.
Nous envisagions, déjà, une mise en avant des démarches volontaires de certification afin de reposer cela comme garant ou preuve réelle d’un véritable engagement en matière de bonnes pratiques. Cela nous à valu des partenariats, des réflexions sur des accompagnements, des liens avec certains certificateurs.
Cela, pour les grandes lignes propres aux systèmes de management…
Aujourd’hui, si je regarde dans le rétroviseur : en s’arc-boutant sur ce terme de « qualité », désuet et inadéquat à répondre sur la forme aux besoins de changements accélérés des 10 dernières années : la notion de système de management n’a pas été « vendue » ou « comprise » par nombre d’accompagnants ou de Directions comme un outil du changement. Elle disparait et finalement, c’est tant mieux. Il n’y a pas de place en ce bas monde pour l’inadaptation.
Dans la course que ce sont livrées les certificateurs, le moteur a été le même pour tous les concurrents : le coût. Le résultat est le même à l’arrivée : la chute de qualité et donc, de capacité à l’acte de certification de demeurer une référence sérieuse et reconnue pour son public. Dont acte, l’objectif n’est plus, ainsi, la reconnaissance externe (ou si peu).
Pour autant, ce constat d’aiguillage différent de l’attendu a permis à un certains acteurs de changer profondément (et ce n’est que le début) de vision, de projection. Le terme « qualité » disparait ? Alors achevons-le pour autre chose… La capacité des Directions à se remettre en cause coince ? Alors offrons-leur une autre approche pour un résultat plus en phase avec demain… Les poncifs de la qualité de vendent plus aussi bien ? Alors donnons-les pour faire envie d’autre chose encore…
En résumé
Et toi Delphine ?
De ton point de vue : qu’on été ces 10 années ?
3 octobre 2018 à 18 h 22 min #16078Hello !
Le problème de fond est d’avoir toujours voulu confondre la notion de SMX (Q, S, E ou autre) et celle de certification (ne garantissant aucune espèce de performances). Mais ce problème (la chasse à la « certif » malgré son absence de sens en terme de niveau ou de résultat du SMX) n’en était au fond pas un dans la plupart des cas, ni pour les vendeurs de certif ni pour une bonne partie de leurs clients. La certif est une sorte de marché de dupe consenti ou d’écran de fumée recherché qui a pris le pas sur le SMX en terme de démarche de progrès.
A+
3 octobre 2018 à 20 h 06 min #16079J’en suis moins persuadé…
Je pense que l’un des problèmes de fond a été le manque de courage des organismes certificateurs qui ont ainsi su scier l’une des branches sur laquelle ils sont tous assis. A vouloir jouer le prix (réponse maladroite à un marché qu’ils auraient pu construire plutôt que de simplement baisser des tarifs) ils en sont venus à se doter d’auditeurs moyens ou mauvais en accordant trop facilement les certifications.
Résultat : soit elles ne veulent plus dire grand chose (les certifications), soit, pour les entreprises dotées d’une maturité leur permettant d’exploiter les mécanismes d’un système de management pour elles mêmes, elles ne sont plus utiles en tant que démonstration objective d’une maîtrise.
Dire que l’on confond la certification délivrée et l’efficacité d’un système de management est un argument récemment (à l’échelle de la certification) entendu pour expliquer ce manque de courage. Pourtant, l’ISO 17021 était bien fourni en précautions. Précautions qui ne sont que rarement évaluées.
Cela me fait un peu penser à ce que Groupon a apporté à certains métiers (pour les avoir accompagné au moment fort de Groupon) : faire croire au public qu’une prestation ne devait couter que la moitié de son prix, faire croire à des professionnels qu’en travaillant au quart de ce même prix ils boosteraient leur activité et, au final, décevoir le public et dégouter certains de ces professionnels de leur propre métier…
Certification, Groupon et bien d’autres pseudo-modèles économiques : l’homo-consumerus n’est plus équipé pour comprendre que, lorsque l’on paye de la m####, on reçoit de la m####
Mais bon… c’est peut être la fatigue du soir qui parle…
4 octobre 2018 à 13 h 41 min #16083Disons qu’il y a 10 ans, je débutais ma vie professionnelle donc j’ai beaucoup moins de recul.
Déjà, quand je suis arrivée sur le marché de l’emploi, c’était en 2008, en pleine crise financière. Inutile de dire qu’en cette période des postes de qualiticiens (vu comme une charge non productive) y’en avait pas des masses. J’ai eu de la chance, puisque j’ai été embauchée à la sortie de mon apprentissage.
De ce que j’ai vu à mes débuts en matière de démarche qualité, c’est beaucoup mais vraiment beaucoup de procédures, papiers, contraintes dans lesquelles les entreprises s’étaient enfermées par méconnaissance de la norme (d’ailleurs 2 fois sur 3 avec l’appui d’un cabinet conseil et des fameuses certifications « clés en main »). Mes premières missions étaient des missions d’optimisation et de simplification de systèmes. Je voyais donc plutôt le truc évoluer dans le sens de la simplification et d’un retour au bon sens avant le bout de papier. La vision que j’en avais à mes débuts était très interne à l’entreprise, notamment sur le côté interactions. A ce moment-là, je me sentais relativement proche des services RH ou Compta.
Aujourd’hui, ce que je vois apparaître c’est cette notion de performance. Plus qu’un gain en terme d’organisation interne, les systèmes qualité (et sécurité et environnement) se développent pour aider l’entreprise à anticiper, mais plus seulement les changements internes, mais à ouvrir les yeux sur le microcosme autour. J’ai l’impression qu’aujourd’hui les entreprises n’attendent plus du système qualité un moyen de pérenniser l’activité et de satisfaire les clients mais plutôt d’anticiper les évolutions à venir et se démarquer de la concurrence (avec ce besoin de certifications métier dont je parlais). Et la finalement je suis assez proche des services marketing.
En revanche, je note aussi un besoin de plus en plus grand en terme de conseil et de suivi réglementaires (mais plus pour les parties sécurité / environnement / RGPD). Aujourd’hui le QSE est touche à tout, expert en rien (j’exagère un poil) mais avec suffisamment de bagages pour comprendre les activités de l’entreprise et donc faire le lien avec toutes ces réglementations et faciliter les échanges d’informations. Je vais facilement passer de recherches sur des nouvelles méthodologies de contrôle de prestation (en plein dans la notion de conformité), à une recherche juridique pour les responsabilités MOA sur la réforme anti-endommagement ou à un changement d’organisation de la procédure achat.
5 octobre 2018 à 12 h 06 min #16084Effectivement, ces démarches « clés en main » comme tu les nommes, dépourvues d’intelligence et de contextualisation ont été l’une des nombreuses raisons du discrédit. Mais en même temps, dans ton cas, cela a certainement été profitable quant à la prise de recul que tu as pu prendre.
Je crois également à cette notion de « touche à tout » de la fonction au sein des entreprises. Justement, j’attends avec impatience que ces notions de qualité, de sécurité et d’environnement disparaissent dans la démonstration qu’il s’agit d’un tout. Que l’on comprenne que la question d’intégrer ou non un système ou un référentiel ne se pose pas vraiment puisque, de toute manière, toutes ces questions et besoins sont déjà « intégrés » dans l’entreprise et méritent un traitement global et complet.
5 octobre 2018 à 13 h 47 min #16085Je suis d’accord avec toi sur la dernière phrase faut-il encore que nos grands dirigeants en aient conscience…
C’est compliqué d’arriver à démonter le fait : « c’est pas moi c’est l’autre »…
5 octobre 2018 à 14 h 32 min #16086Hello !
Le morcellement, la ségrégation, des systèmes de management est particulièrement le fait de la normalisation (catalysée par le marché de la certification). Sur ces plans la multiplication des référentiels est voulue par les organismes de normalisation et leur versant certification, alors qu’au fond une seule norme de « système de management de l’entreprise » suffirait (management de l’entreprise entière et non juste de tel ou tel domaine).
Mais, bien avant ces modèles normatifs, et selon leur taille, les entreprises ont toujours distingué leurs fonctions (pour ne pas dire leurs processus) afin de les spécialiser avec pertinence et performance. Aussi Q, S et E ne forment pas un tout (!), ces fonctions ne sont qu’une partie du vrai « tout » qu’est le management de l’entreprise organisé et assuré par la Direction.
A+
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