Forums › Management QSE › Management de la qualité › Exclusion ou non du Chapitre 8.3: C&D et Innovation
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12 avril 2020 à 20 h 10 min #18265
Bonjour,
Ma question concerne le chapitre chapitre 8.3 de la norme ISO 9001 (conception et développement C&D).
Question 1: Est ce que les exigences du chapitre C&D sont applicables uniquement dans le cas d’innovation d’un nouveau produit ou service sanctionné par de nouveaux brevets ?
Exemple: La box Tripe Play commercialisée chez vous en France.
Dans mon pays, elle n’existe pas, si une entreprise certifiée ISO 9001 depuis 03 ans avec exclusion du 8.3 décide de l’introduire dans le marché local.
Question 2: doit-elle réintroduire ce chapitre dans son domaine d’application sachant qu’il n’a y pas de différence entre les fonctionnalités entre la box d’origine ou celle copiée et assemblée en local hormis quelques aspects marketing ?Merci
13 avril 2020 à 11 h 58 min #18266Bonjour Walid,
Concernant la première question : non, cela ne s’applique pas qu’aux produits ou services « nouveaux » en dehors de l’entreprise et sanctionnés par un brevet.
Les intentions du chapitre 8.3 sont destinées aux produits / services nouvellement développés par l’entreprise (pour ses besoins et/ou pour ceux de ses clients) afin d’assurer un process de développement cohérent et revu. De la spécification claire aux étapes de revues nécessaires jusqu’aux moments de validation : il s’agit de maîtriser ce qui est « exploratoire » : cela sort des habitudes de l’organisme, comment cela doit-il être spécifié et validé « pas à pas » afin d’assurer du résultat final.
Maintenant, il y a toujours une frontière ténue (qu’il appartient à l’organisme de limiter, de « décider ») entre la conception / développement et l’industrialisation. Dans les faits, au sein des entreprises, on assiste souvent à ces bifurcations :
– s’il s’agit d’un produit / prestation nouveau sur un marché et pour l’organisme : cela concerne évidemment les exigences déployées dans le cadre de ce chapitre 8.3,
– s’il s’agit d’un produit / prestation nouveau pour l’organisme : cette décision dépend de la nature des mises en œuvre nécessaires par l’organisme. Par exemple : si le produit nécessite une adaptation fonctionnelle / technologique pour être utilisable dans un contexte nouveau, avec des contraintes différentes, le chapitre 8.3 est tout à fait adapté. S’il s’agit plutôt de l’organisation d’un circuit de vente et d’un branding du produit, cela peut ne pas nécessiter de déployer ces exigences (bien que cela puisse être intéressant).
– s’il s’agit d’un produit / prestation nouveau, mais similaire à des produits / prestations existants et s’appuyant sur les mêmes process de réalisation et processus internes : cela est bien plus proche de l’industrialisation et ne nécessite pas, « normativement » parlant, la conformité aux exigences du 8.3 (mais, encore une fois : cela peut être tout à fait intéressant).
La réponse à la question 2 : se rapproche ainsi de ce 3ème cas.
A la condition qu’il n’y ait pas de nécessité d’adaptation « hard » ou « soft » par rapport à des usages ou des contextes techniques locaux / nationaux différents de son usage et de ses fonctionnalités d’origine…
16 avril 2020 à 13 h 18 min #18284OK.
Dans ce cas et , suivant votre expérience dans le terrain, pouvez-vous nous citer des exemples de cas d’exclusion de ce chapitre ?
16 avril 2020 à 19 h 33 min #18288Alors… il y a des milliers d’entreprises qui excluent, principalement, ces exigences (les autres exigences souvent exclues sont celles du 7.1.5.2 par exemple).
Voici quelques « menus » exemples :
– un revendeur et réparateur de matériel TP : filiale d’un groupe international mais dont la conception n’est pas faite en France, de ce fait, leur certification « pas groupe » n’intègre pas la conception et le développement. Lorsque des adaptations sont faites sur les équipements, elles le sont par choix d’options existantes en catalogue.
– un courtier en assurance : qui, bien qu’adaptant ses produits d’assurance par rapport aux besoins des clients (entreprises) et des possibilités des assureurs, ne « conçoit » pas fondamentalement de nouvelles assurances.
– une startup (bientôt sur le point de passer en phase d’expansion) qui, bien que créée sur un nouveau service, ne « conçoit » plus ce service mais développe son business model à partir de ce dernier.
– un fabriquant de matériel électronique qui travaille exclusivement à partir de spécifications de clients.
En bref : toutes les organisations qui ne « conçoivent » par de nouveaux produits / prestations.
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